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Le spectre de l’antiterrorisme : communiqué de soutien à Julien

lundi 15 juin 2009


Un peu plus de quinze jours après que la police ait procédé à une vingtaine d’interpellations, dans le cadre de la manifestation contre les violences d’État du 23 mai dernier à Lille, l’institution judiciaire rend son premier verdict inique à l’encontre de l’un de nos camarades. Julien comparaissait mercredi 10 juin dernier pour « port d’armes » et « participation à une manifestation non autorisée ». Ce dernier chef d’inculpation n’existe pas dans le droit français, une manifestation pouvant au mieux être « déclarée » ou non en préfecture, cette dernière pouvant prendre l’initiative ou non d’interdire une manifestation, ce qui n’était en l’occurrence pas le cas.

Les faits sont caractéristiques de l’hystérie policière dans laquelle nous baignons. Un sac oublié porte de Paris, les services de déminage appelés, un camarade qui franchit sans le remarquer un cordon de sécurité imaginaire (un agent tremblant sur son scooter) et l’arrivée soudaine d’une douzaine d’agents qui lui somment d’ouvrir son sac. À l’intérieur, tout ce qu’il faut pour dresser un procès d’intentions en bonne et due forme : un couteau suisse (Julien travaille dans le carton), du sérum physiologique et des lunettes pour se protéger d’éventuels tirs de lacrymo, une cagoule (un appel avait était lancé pour protester contre l’arrêté anti-cagoule passé dernièrement), un t-shirt de rechange, des gants, deux frondes.

Le procès du 10 juin était lui-aussi placé sous haute surveillance policière. Pour Julien, le TGI s’était transformé en véritable commissariat : des flics en civil qui prennent en photos les individuEs venuEs soutenir notre camarade, les superviseurs bien connus des manifs lilloises qui avaient pris leur après-midi, et même une poignée de CRS à la sortie du tribunal, dont tout indique qu’ils étaient là pour nous. Sans oublier les petites phrases lâchées par les flics commentant la peine de Julien comme étant dû à « l’effet Strasbourg, sachant qu’il y a aussi Calais à la fin du mois ». L’épouvantail anarchiste est de nouveau à la mode et pendant ce temps là, nos libertés fondamentales font grises mines.

Dès le début de l’audience, la juge et la procureur ne font qu’un, redoublant d’imagination pour accuser Julien de ce qu’il n’a pas fait. « Les lunettes étaient mouillées, le sac était abandonné… vous avez couru pour éviter la police, dites-le ! ». Pour la procureur « la répression de l’Etat, c’est une image d’Epinal » et « critiquer l’État, c’est s’isoler de la société ». Elle se demande même ce qu’est « un café citoyen », le lieu où Julien travaille, place du vieux marché aux chevaux à Lille. Réquisition : 6 mois avec sursis, démesuré, personne n’y croit trop. Elle sera pourtant suivie par les juges dans sa frénésie répressive. Julien va faire appel.

Ras le bol d’être surveilléEs, fliquéEs, fichéEs ; Ras le bol de l’État policier : nous avons la haine contre cette justice préétablie ! La colère ne s’enferme pas derrière des murs ! Nous soutenons fermement Julien et touTEs les camarades dont les procès vont s’échelonner dans le courant du mois de Juin.

Le Groupe d’Anarchistes de Lille et Environs (adhérent de la Coordination des Groupes Anarchistes)